Maroc 2013, 2ème volet : De Meknès à Tissirt
Voici notre parcours pour ce 2ème volet :
C'est toujours sous la pluie que nous faisons route vers Meknès et que nous découvrons cette ville. Nous passerons la journée dans la medina, ceinte de hautes murailles.
Parapluies obligatoires...
A noter que sur la place El Hedime, même les chevaux se mettent à l'abri tant il pleut !
Je suis toujours aussi fan des mosaïques... qui sont vraiment superbes ; au détour d'une rue, d'un bâtiment, y'a très souvent une fontaine qui attire mon objectif comme un aimant.
et même les carrelages les plus simples font de l'oeil à la patcheuse qui sommeille en moi... mais bon, y'a pas, c'est bien une sorte de "log-cabin" ce motif, non ? Hein, dites, les copines de Buxeuil ?
Retour sur la place El Hedime où nous déjeunerons dans l'un des nombreux petits restaurants d'une salade composée très colorée,
Après le repas, promenade dans le souk tout proche avec ses étals toujours aussi tentants,
Bon, dans cette allée-là, peut-être un peu moins de tentations...
Les carrossiers et ces voitures qui nous rappellent tant de souvenirs... Gaston avait une Simca 1100 quand je l'ai rencontré !
Nous quittons Meknès toujours sous la pluie et un ciel plombé au possible... et doublons un de ces camions surchargés qui me surprennent toujours autant.
C'est de la paille donc pas "trop" lourd mais quand même ! Ca dépasse devant, ça dépasse derrière... C'est impressionnant quand on passe à côté, je vous assure !
Plus loin sur la route, nous nous questionnerons sur ces tas de ? posés sur un socle de pierres et recouverts précautionnement de bâches imperméables... Nous finirons par nous garer pour regarder ça de plus près et découvrirons qu'il s'agit d'oignons mis là à sécher. La région doit être grande productrice car ce sont de pleins champs de ces installations que nous avons traversés.
Nous ferons halte pour la nuit à l'Eurocamping d'Azrou où nous sommes venus lors de notre précédent voyage ; ce camping est "trop" pour ne pas y revenir. Franchement si d'aventure vous passez par là, passez-y une nuit. C'est... comment dire... incontournable. J'en parle là mais je ne résiste pas au plaisir de vous remettre deux photos prises à l'époque :
Ce camping est dans la démesure la plus totale ! On dirait Disneyland...
Le lendemain après une nuit très pluvieuse et très venteuse, nous nous interrogeons sur partir ou rester... Il fait vraiment moche et la route que nous allons prendre est une des plus belles du Maroc... Il y a un brouillard assez dense, nous ne verrons pas grand chose donc peut-être vaut-il mieux attendre un jour ou deux ? Après avoir tergiversé un bon moment, nous décidons de partir et effectivement, y'a du brouillard !
Nous apprendrons quelques jours plus tard par un couple de camping-caristes présents à l'Eurocamping en même temps que nous qu'eux ont attendu deux jours de plus sans que la météo change et qu'ils ont fait cette fameuse route dans la même purée de pois que nous. Donc nous avons bien fait de ne pas rester. Finalement ce trajet se fera en alternance : un coup temps dégagé et clic-clac, nous en profitons pour faire des photos du paysage magnifique,
un coup temps pluvieux et route inondée,
un coup brouillard à couper au couteau et vu la région très montagneuse que nous traversons, c'est dommage pour Gaston qui adore les vues aériennes mais presque une bénédiction pour moi qui gère plus que mal l'angoisse liée au vertige. Si, si, je gère très mal et je le raconte ici.
Et puis au détour d'un virage, un ralentissement devant nous... et un accident ! Sans gravité, heureusement , juste une camionnette - surchargée ça va sans dire ! - qui a pris le bas-côté et s'est littéralement collée à la roche ! Par contre, ça risque d'être coton pour la sortir de là.
Et puis à peine 10 minutes plus tard, un autre ralentissement, plus important. Un camion s'est apparemment mis en porte-feuille et gêne la circulation. Vu d'ici, on pourrait croire qu'il suffit que le camion avance pour que la voie soit dégagée mais à voir le nombre d'hommes qui aident à la circulation, ça doit être plus compliqué que ça.
L'autobus passe donc ça nous rassure ; Kiki2 passera aussi ! Et la file de voitures avance, en alternance : un coup ceux qui descendent, un coup ceux qui montent et notre tour arrive.
C'est lorsque nous arrivons sur l'autre versant de la montagne que nous comprenons que le chauffeur du camion a du avoir la peur de sa vie Comment a-t-il pu se retrouver dans cette position sur cette route restera un mystère !
Inutile de vous dire que ça calme ! Ensuite... ensuite, comme si la montagne faisait barrage au temps maussade, nous "entrons" dans le beau temps et il ne nous quittera plus !
Quant aux paysages... foin de mots, laissons parler les photos !
Vous avez remarqué ? Bien caché en bas de la montagne, le long de l'oasis, le village dont les maisons en pisé se fondent totalement dans le paysage !
Plan rapproché sur ces reliefs et leurs couleurs changeantes...
On croirait presque les montagnes rocheuses, non ? Pour un peu on chercherait les indiens sur les crêtes !
Le sentiment qui domine lorsqu'on roule dans ces paysages, c'est la majesté ! Les paysages sont somptueux, nous sommes tous petits dans une immensité d'une beauté à couper le souffle et à chaque passage de col, le décor change. Un pur bonheur. Sélectionner les photos à garder s'avère très très difficile...
Tous ces paysages sont désertiques, immenses et désertiques. Les kilomètres défilent et soudain, au détour d'un virage, le choc : l'arrivée sur l'oasis de Tissirt où nous passerons deux jours. Le camping est au coeur de la palmerais, sous la flèche.
Et notre Kiki2, toujours très sale, au milieu des palmiers.
Après avoir dégusté le thé offert par Hassan, patron du camping, nous nous installons et le soir nous dégustons un petit tajine délicieux livré dans kiki2, accompagné du délicieux pain marocain, de dates et d'une grenade, fruit que nous ne connaissions pas et découvrons donc.
Le lendemain, nous partons avec Hassan et Mohamed découvrir la région en 4/4. Notre 1ère halte est une attraction bien connue des touristes qui passent dans le coin, il s'agit d'un dromadaire qui boit du coca-cola à la bouteille :
Y'aura pas de "deuze" mais nous apprendrons par la suite que les dromadaires savent pratiquement tous boire à la bouteille, de l'eau le plus souvent car le coca, c'est peut-êre pas l'idéal !
Plus loin, en plein désert, Hassan nous fait découvrir ce jeyser qui crache en permanence une eau salée et fortement chargée en fer. Nul ne semble savoir d'où vient cette eau qui ne tarit jamais. Dommage qu'elle soit salée, cela aurait une aubaine dans ces lieux sinon.
Salée et fortement chargée en fer, disais-je, ce qui créé des décors superbes sur le sol.
Nous reprenons le 4/4 et quelques kms plus loin, Mohamed quitte la route pour suivre une piste que lui seul voit... Il nous explique en montrant son front qu'il dispose du "GPS berbère" et n'a pas besoin de tom-tom ou autre gadget !!
Gaston et moi avons plutôt l'impression qu'il roule au hasard en plein désert mais le fait est que nous arrivons une petite demi-heure plus tard à cet ancien fort construit par les légionnaires et laissé à l'abandon depuis leur départ.
Ce fort fait face au désert d'un côté et domine la vallée et l'oasis de l'autre : le contraste entre les deux est saisissant.
Hassan nous emmène ensuite dans un ksar (village fortifié) abandonné et où il nous fait découvrir des trésors oubliés.
Ces ciselures réalisées en pisé sont d'une délicatesse incroyable, une véritable dentelle de pierre. Le temps, malheureusement, fait son office et ces ouvrages disparaitront un jour ou l'autre... quel dommage. Hassan se bat pour défendre ce patrimoine, mais il y a tant à faire au Maroc et bien évidemment l'humain est prioritaire. Quand chaque marocain aura de quoi subvenir à ses besoins, l'état pourra placer la conservation de son patrimoine en tête de liste. Pour l'heure ça n'est pas d'actualité.
Comme souvent là-bas, Gaston et moi sommes admiratifs de la débrouillardise des marocains qui sont d'excellents et d'ingénieux bricoleurs. Tenez, un exemple : de quoi il s'agit ?
Tout simplement d'une antelle de télé "made in Morocco"... fallait y penser !
De même, il est simple de pallier à l'absence de globe pour l'éclairage extérieur public...
Un bon vieux pot de confiture et l'affaire est faite !
De site en site, l'heure tourne et Hassan nous emmène déguster un couscous chez Fatima, dans un ksour (maison) typique. Après le lavage de mains rituel, nous passons à table.
Cela parait bien appétissant, n'est-ce pas ? Et ç'était délicieusement bon... Nous utiliserons la cuillère fournie par Fatima et n'oserons pas tenter de manger "à la main" comme elle ; d'abord c'est très chaud et puis il faut avoir le tour de main pour "rouler" les boulettes de semoule.
Après le repas, nous repartons en 4/4 pour rendre visite à une famille berbère installée en plein désert. Ils vivent dans le tente que vous voyez au premier plan et "déménageront" dans celle que vous voyiez au 2ème plan (cadeau d'arabiens saoudiens qui ont laissé cette tente après la période de chasse au gibier à plumes).
Nous sommes accueillis avec sourires et générosité ; les enfants sont superbes, il manque sur ce cliché un petit garçon d'environ 6 ans.
La maman met l'eau à bouillir pour le thé,
le "coin cuisine" est très rudimentaire et je ne peux m'empêcher de penser au confort de Kiki2 ! Quelle disparité entre leurs moyens de vie au quotidien et les nôtres pour notre vie en voyage...
J'ai tout, ils n'ont rien et le peu qu'ils ont, ils le partagent en souriant.
Cette rencontre m'a profondément marquée ; je ne vis pas au pays des bisounours, je sais pertinemment que la misère existe (et même parfois très près de chez nous en France) mais être confrontée ainsi à un tel dénuement, c'est très perturbant. Je me suis sentie très mal d'être aussi nantie et de pouvoir faire aussi peu pour eux...
Cette rencontre clôturera notre journée en 4/4, riche de découvertes à tous niveaux. Mais cette famille ne m'a pas quittée depuis.
Fin de ce volet n°2. Le prochain nous emmènera jusqu'aux dunes de Merzouga.