Le Pays des Caribous, Opus 5 : des baleines, des belugas, des saumons et des mouches !
Samedi 10 juin, nous venons d'arriver au chalet aux Escoumins, vue paradisiaque sur le Saint Laurent, petite baie calme et ensoleillée... Un bien joli coin et nous sommes quasi-seuls : deux chalets sur cinq sont occupés !
Au cours de la soirée, nous avons eu l'heureuse surprise de voir à plusieurs reprises des baleines - enfin leurs dos seulement - qui nageaient à distance de la plage, vraisemblablement en train de chasser le krill. Pas de photo, c'était trop loin mais c'était vraiment super.
Le lendemain, dimanche 11 juin, il faisait un temps gris, maussade, très venteux, quelques gouttes tombaient. Au programme en matinée, une grande balade près d'un torrent à proximité où nous avons pu admirer des pêcheurs de saumons à la mouche et en après-midi, Gaston, Bichette, Lizzic et ZicMaths'man sont partis sur Tadoussac pour aller voir les baleines.
Je me suis spontanément proposée pour rester au chalet avec Miss Jo, trop petite pour aller sur le bateau. Compte-tenu du vent, du temps maussade, des vagues qui agitaient le Saint-Laurent, j'étais bien heureuse de rester là.
Mes valeureux "marins" sont donc partis tout heureux pour leur sortie "baleines". La promenade se faisait dans l'un de ces grands canots et la compagnie leur a prêté des tenues étanches et bien chaudes. Malgré cela, ils étaient frigorifiés.
D'autres compagnies pratiquent les sorties "baleines" sur de très grands bateaux qui ne sont pas sans rappeler ceux vus aux chutes du Niagara...
Mes valeureux "marins" sont revenus plusieurs heures plus tard, plutôt tristes de n'avoir vu aucune baleine, seulement des phoques. A un moment, ils ont cru en voir une mais rien de sûr et surtout bien trop loin pour voir vraiment bien. Par contre, ils étaient d'accord sur un point : j'avais bien fait de ne pas venir ! Le bateau allait super vite, ça bougeait beaucoup, ils étaient secoués comme des pruniers et de l'avis de tous, je n'aurais pas aimé du tout.
Et le soir même, comme une consolation pour eux, nous avons vu des belugas à l'endroit même où nous avions vu les baleines la veille... et là j'ai une photo, bon c'est pris de loin, on voit pas bien mais J'AI UNE PHOTO ! Et si !!! C'est un beluga, chui sûre !!
Le lendemain, lundi 12 juin, sous le soleil revenu, nous partons pour St Rochs de Mékinac en Mauricie où nous passerons la nuit dans une yourte à la Montagne Saint Rochs... dépaysement garanti.
Nous arrivons en milieu d'après-midi, il fait très chaud et étouffant, un orage serait le bienvenu pour rafraîchir un peu l'atmosphère... La yourte est superbe et nous découvrons notre nouveau "chez-nous" d'une nuit.
Seul inconvénient : nous sommes quasi-instanément assailli par les moustiques en sortant de la voiture ; Michel notre hôte nous conseille d'aller au bord de la rivière, le Saint Maurice, où ils sont moins virulents et où il fait plus frais. Le site est superbe...
En fin d'après-midi, nous retournons vers la yourte, Lizzic et Miss Jo découvrent les chevrettes...
mais très vite, Miss Jo est assaillie par ce que nous avons pris pour des moustiques et qui s'avèrent être des mouches noires et elles sont loin d'être inoffensives... Miss Jo est donc mise à l'abri dans la yourte, non sans avoir été "mordue" plusieurs fois au visage.
Je resterai un peu dehors à discuter avec Bichette mais très vite, je serai attaquée (il n'y a pas d'autre mot) par ces satanées mouches noires qui me boufferont littéralement le bas des jambes entre pantalon et socquettes... J'ai cerclé de rouges les mouches noires posées sur mon pantalon mais il y en a en fait plusieurs dizaines qui volent autour de moi et qu'on ne voit pas sur la photo. Bichette, habillée en blanc, ne sera pas quasiment ciblée par ces "charmantes" bestioles.
J'irai donc rejoindre Miss Jo et voici le résultat des morsures, très urticantes et dont je garde encore à ce jour des marques. Par contre, Dieu merci, Miss Jo n'en garde aucune cicatrice.
Ces bougies anti-moustiques ainsi que ce pulvérisateur insecticide deviendront très vite nos meilleurs amis et en ce qui me concerne je serai dans la hantise des mouches noires chaque fois qu'un insecte volera près de moi dans les jours suivants.
La nuit sera difficile en raison de la chaleur oppressante, du bruit des camions grumiers passant sur la route toute proche ; le réveil se fera aux aurores, Miss Jo étant réveillée à 5 h 30.
Dommage que les insectes aient gâché notre nuit dans cette yourte dépaysante à souhait. La Mauricie est connue pour ses moustiques et autres bestioles à cette période de l'année mais Michel nous confirmera le lendemain que 2017 est une année particulièrement difficile à ce niveau, même pour eux qui sont habitués.
Mardi 13 juin, à 8 h, nous sommes donc déjà sur la route et sur les conseils de notre hôte partons jusqu'à un belvédère en forêt à quelques kilomètres pour admirer les lacs. Sur notre trajet, nous passons à côté d'une érablière et nous arrêtons pour prendre quelques photos.
Nous découvrirons avec surprise que la récolte ne se fait plus en entaillant l'arbre et en plaçant un seau sous la plaie mais par le biais de tuyaux directement "branchés" sur les arbres et parcourant l'érablière pour finir dans une cuve où le précieux liquide est stocké.
Arrivés au niveau du belvédère, je décide de rester dans la voiture avec Miss Jo car comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous, les mouches noires sont toujours là...! Ca volète de partout et à peine le temps d'ouvrir la portière pour sortir que plusieurs dizaines sont déjà entrées dans l'habitacle !
Voici le panorama que Miss Jo et moi avons râté
Mercredi 14 juin, je retrouve Diane, amie montréalaise et membre de Planète Créative (forum de couture mais pas que...!) pour la journée. Il n'y a qu'un seul magasin de patchwork à Montréal "L'Effiloché" et forcément, nous y sommes allées ! Nous garderons un silence pudique sur les autres boutiques visitées...
Nous retrouvons les p'tits caribous en fin d'après-midi dans une plaine de jeux où les enfants ont l'embarras du choix entre les structures à escalader, les toboogans,
et ces espaces au revêtement anti-dérapant et souple où l'été les fontaines coulent à flots permettant à tous de se rafraîchir.
Je suis impressionnée par la hauteur de cette nacelle où s'activent les laveurs de vitres, vertige s'abstenir ! Je n'y monterai pour rien au monde.
En nous baladant nous arrivons sur le site où se déroulent les Francofolies de Montréal et découvrons que le groupe IAM y donnera un concert dans deux jours.... Gaston et Bichette se promettent d'en être ! Quant à moi, comment dire... les concerts, la foule, je n'ai jamais été fan mais depuis Lisbonne, c'est carrément l'angoisse alors je sais déjà que je resterai tranquillou à bouquiner dans le air bnb où nous logeons depuis notre retour de week-end.
Juste à côté, se trouve le Musée d'Art Contemporain de Montréal. Il est lui aussi en pleine effervescence puisque des concerts y seront donnés ce soir mais nous sommes gentiment accueillis et nous sommes autorisés à accéder gracieusement aux deux seules salles accessibles compte-tenu des Francofolies.
Les oeuvres/installations sont pour certaines très déroutantes et les cartouches explicatifs ne suffiront parfois pas à nous éclairer sur la démarche de l'artiste...
Dominique BLAIN, oeuvre "sans titre", 1987
Sylvia SAFDIE, "Earth" 1977-2004
David ALTMEJD, "Le berger", 2008
Valérie BLASS, "Etant donné, le Loris perché sur son socle néo-classique", 2008
Jean-Luc NANCY, "58 indices sur le corps", 2004 (l'installation est constituée par des corps d'animaux morts - empaillés - disséminés dans une pièce).
Nous sommes ressortis un peu déstabilisés... peut-être l'êtes-vous aussi au vu de ces photos et de ces titres pour le moins énigmatiques. Les cartouches expliquaient la démarche des artistes mais j'avoue que ça ne m'a pas éclairée beaucoup plus, peut-être même que c'est plutôt l'inverse qui s'est produit.
Enfin bref, du coup vous êtes mûrs pour la photo suivante ; attention, c'est du lourd !
Pretty Woman, "piqûres de mouches noires, 2 jours après l'attaque", 2017
Je vous avais prévenu...
Sur ce, la suite au prochain numéro.