C'est un Filou...

Les tristes évènements survenus récemment ont eu une conséquence totalement inattendue, à savoir l'arrivée chez nous le 28 novembre d'un dénommé Filou, yorkshire toy de son état, 2,600 kg et 10 cm au garot qui porte, il faut le dire, assez bien son nom. 

C'était le compagnon de mes parents depuis dix ans, il est devenu le nôtre. Gaston qui ne voulait plus de chien depuis la mort de notre bodyguard, Blacky Black s'est retrouvé contraint d'accepter la cohabitation avec le Sieur Filou tout comme Miss Gaïa dont la haine de tout canidé est bien connue.

Sur le plan du caractère, Filou est assez têtu, très curieux, très exclusif auprès des femmes et CQFD hargneux vis à vis des hommes, gourmand, doté d'une ouie ultra-fine, pourvu d'un organe vocal aigu ET inépuisable !

Ce dernier point d'ailleurs n'a pas été sans poser problème dans le Home Sweet Home de Pretty. Lors des visites chez Gran'Woman et Pôpa le Bricoleur, l'accueil était pour le moins, comment dire  bruyant : Filou aboyaitcomme un forcené, Gran'Woman lui criait dessus   pour le faire taire sans aucun succès et Pôpa le Bricoleur râlait encore plus fort  contre les deux réunis "fais-le taire, tais-toi Filou !". Tohu-bohu assuré et discrêtion aux oubliettes ! TOUT le quartier savait que vous rendiez visite à vos parents... 

Scenario identique à chaque appel téléphonique et il fallait penser à éloigner l'appareil de son oreille dès le "allo" de Gran'Woman sous peine d'y laisser un tympan tant la cacophonie était forte ! J'y étais habituée mais j'ai souvent pensé à ceux qui appelaient sans l'être et devaient se demander dans quelle maison de fous ils étaient tombés 

Le Filou aboyait donc à chaque visite, à chaque appel téléphonique, au moindre bruit (voire bruissement) et ne cessait qu'après s'être fait copieusement hurler dessus... mais en continuant à gronder en sourdine ce que ni Gran'Woman ni Pôpa n'entendaient du fait de leur surdité. De fait, c'est Filou qui avait le dernier aboiement !! TETU disais-je...

Ne croyez pas qu'il était maltraité, loiiiiin de là... ! Il recevait sa part de petits morceaux de biscotte beurrée au petit-déj, les petites miettes de ci de ça données en cachette sous la table par l'un et de l'autre pendant les repas, les petits beurres "Lu" achetés spécialement pour lui pour son "goûter"... GOURMAND ! 

Filou était sans conteste le compagnon de Gran'Woman qu'il ne quittait pas d'une semelle, le nez collé à ses talons. Il ne devenait le compagnon de Pôpa le Bricoleur qu'en l'absence de sa maîtresse, alors là, oui, il le suivait partout, demandait à monter sur ses genoux mais dès qu'elle réapparaissait, oublié le Pôpa qui se voyait même menacé de morsure si d'aventure il voulait s'approcher de son épouse... JALOUX !

Côté canin, tout s'est relativement bien passé : Filou s'est vite adapté à son nouvel environnement, hormis quelques pipis intempestifs de marquage pendant les deux premières semaines traduisant son désarroi ; il faut avouer qu'il avait de quoi être perturbé : la disparition de sa maîtresse, puis celle de son maître, le tout suivi du changement de lieu de vie le menant d'un pavillon de ville avec petit terrain clos à une ferme en pleine campagne où vit déjà un chat ! 

Le changement de lieu n'a pas eu l'air de le troubler plus que ça. Il a découvert son nouvel univers jour après jour et s'est visiblement bien fait aux grands espaces dont il n'avait pas l'habitude. Il déambule seul, Pôpa le Bricoleur s'en est inquiété avec la peur qu'il se "perde" mais s'il aime fouiner dans les granges et dans le jardin, il ne part jamais bien loin.

Le voici, minuscule face aux grands espaces dans le jardin et depuis la fenêtre de mon atelier.

 

Il se comporte avec moi comme il le faisait avec Gran'Woman, il me colle ; là où je vais, il va ! Sa place de prédilection ? Dans son panier, dans mon atelier, à côté de moi.

Il n'obéit pas à Gaston sauf quand je suis absente... Et, bien sûr, il lui grogne après dès que ce dernier m'approche et tente même de lui mordre les pieds ! Et pourtant tous les soirs, quand Gaston s'installe dans le salon devant la télé, c'est vers lui (voire sur ses genoux) que le Sieur Filou veut aller...

L'oeil implorant... et le Nirvana !

 

Il n'a plus droit aux "Petits Lus", ni aux morceaux de biscotte beurrée le matin et encore moins aux miettes lors de nos repas. Il mange des croquettes, celles que le véto a recommandé et c'est beaucoup mieux pour sa santé.

Le plus dur, finalement, a été de gérer les aboiements, véritable plaie au quotidien et nous n'avons eu d'autre choix que de l'équiper d'un collier anti-aboiement. Il continue à japper au moindre bruit mais s'arrête au 1er aboiement, ensuite il gronde... Il a compris que les aboiements répétés se soldaient aussitôt par un vibrant rappel à l'ordre. Pas d'inquiétude, ce collier est adapté pour les petits chiens, il ne court aucun danger. Par contre, ça lui donne un petit côté hight-tech amusant puisqu'on a l'impression qu'il est équipé d'une caméra Go-Pro, voir photo ci-dessous sur laquelle on voit le boîtier du fameux collier et où Gaston lui joue de la kalimba  puisqu'il paraît que la musique adoucit les moeurs... bon... apparemment pas les moeurs canines !

 

Côté félin, ça s'est nettement moins bien passé. Nous y avons cru pourtant à l'entente cordiale puisqu'au bout de quelques jours, ils restaient dans la même pièce en mode statut quo, à distance certes mais dans le même espace. Ils prenaient même leurs repas ensemble, toujours à distance et à condition que Gaïa soit servie la première...

 

Ca a duré trois jours puis Filou a commencé à se ruer sur Gaïa en aboyant comme un forcené... et celle-ci a tout simplement fini par quitter la maison pour vivre au grenier et dans la buanderie où est située la chaudière. Elle accepte de temps à autre d'entrer dans la maison mais s'installe en hauteur pour avoir la paix. 

 

Filou goûte donc pleinement à sa nouvelle vie et aux à-côtés plutôt sympas inhérents à la vie campagnarde : 

Les longues balades en forêt où je peux jouer à "Où est Charly Filou ?", heureusement que son harnais est rouge...

  

Cela dit je peux y jouer aussi dans notre cour où il se confond quasi-parfaitement avec les graviers, y'a intérêt de faire attention avec les voitures... sauf quand il fait très froid et qu'il porte son manteau. J'ai toujours trouvé ça ridicule mais renseignements pris, il s'avère que ces races de très petits chiens sont extrêmement sensibles au froid et fragiles des bronches dont acte !

 

Et quelque soit le lieu de la promenade qu'elle soit en laisse ou pas, il y a ce bonheur des odeurs, un festival d'odeurs qu'il semble découvrir avec bonheur (vue le nombre de pauses pendant les balades).

Et il a même découvert récemment les joies des promenades en méhari, pelage au vent et la sieste au bourd de l'eau...

 

Gageons que d'autres aventures de Filou suivront... mais pour l'heure, dans quelques heures, il retrouvera Pôpa le Bricoleur qui viendra déjeuner chez nous pour la première fois depuis son admission en Ehpad. Du bonheur pour l'un comme pour l'autre en perspective !

Comments

[sylvie]

Incroyable cette histoire.

Pauvre Gaia ;)

Ma 1ere chienne aboyait tout le temps. C'était MA chienne, elle me suivait partout, je l'adorais. Mais quand mon ainé est né.. Pas possible de supporter les aboiements quand le bébé dormait. Je l'ai laissée (abandonnée ?) chez mon père. Elle est morte 2 ans plus tard, sans moi à ses cotés, et je culpabilise toujours.

[nhakyrielle]

Voilà bien longtemps que je n'étais pas venue vous rendre visite sur ce blog. Toujours aussi bien écrit. Triste de lire les dernières nouvelles... On dit que c'est la vie, mais ça fait toujours mal. Bon courage avec ce nouveau compagnon de route: il a l'air d'avoir son caractère. Et au plaisir de vous lire encore de nombreuses années.

[Bleu Mirabelle]

C'est super d'avoir recueilli Filou! Nous ne pensions pas reprendre de chien après le décès de notre femelle teckel mais mon compagnon a fini par craquer : c'est tellement vide une maison sans chien! Même si notre Pep's nous en a fait voir au début, nous ne saurions plus nous passer de lui.

Bonne continuation avec ce petit filou de Filou!

[Trotti]

Quelle chance pour Filou de vous avoir....il a l’air bien sympa.

[Anne-Marie Voigt]

Bonnes fêtes de Pâques , avec votre nouveau compagnon qui prend, malgré son faible poids une bien grande place, merci pour le sourire que me prodigue la lecture de vos aventures si bien racontées, Bon courage Anne-Marie