Charcut'party !
Fin septembre 2020, j'ai testé une recette de boudins blancs maison qui s'est avérée être une réussite tant sur le plan visuel que gustatif ; rien à voir avec ce que l'on achète.
Faire des boudins blancs n'est pas compliqué du tout, par contre c'est beaucoup de travail de préparation et de temps ! Pour ce premier essai, j'y avais passé la matinée, environ 3 h.
Nous les avons tant appréciés qu'ils ont été rapidement mangés et j'ai décidé d'en refaire en triplant les quantités. Me doutant que j'y passerai, logiquement, trois fois plus de temps que la première fois, j'ai commencé la veille au soir en détaillant et coupant la viande ainsi prête à être broyée, en prélevant la mie sur trois gros pains pour la mettre à tremper dans un mélange de lait et de crême fraîche liquide, en épluchant et faisant fondre les oignons.
Bien m'en a pris car j'ai effectivement passé beaucoup plus de temps cette fois-ci que ne le justifiait la triple quantité de matière première et tout ça, c'est la faute à cette follette de Pretty qui sommeille en moi !
Le lendemain matin donc, j'ai sorti Alfred, le kitchenaid pour le broyage moyen puis fin de la viande/des oignons et échalottes/de la mie de pain, mis le court-bouillon à chauffer, mis les boyaux à dessaler et les chanterelles ramassées par Gaston à réhydrater...
Une fois tous les ingrédients réunis et assaisonnés, j'ai obtenu 7 kilos de farce ! Et est venu le moment du remplissage des boyaux et pour cette étape, oh combien cruciale, j'utilise l'accessoire "poussoir à saucisse" que voici que voilà en photo et même avec des images qui bougent... bande de petits veinards !
Vous n'aurez pas de photo de la réalisation des boudins blancs parce j'avais les mains très occupées : de l'une il faut remplir le hâchoir et de l'autre il faut tenir, tout en le guidant, le boyau qui se remplit. Et croyez-moi sur parole, ça n'est pas une mince affaire !
C'est à ce stade-là que les choses ont commencé à déraper !
Malgré mes efforts pour alimenter le hâchoir, le boyau se remplissait plus d'air que de farce et forcément ça ne le faisait pas ! J'ai eu beau stopper l'appareil, vider le boyau, le ramener sur l'embout, recommencer... rien n'y faisait !
Et non seulement le boyau se remplissait d'air mais, pour corser l'affaire, la farce ne descendait pas et pire, elle remontait le long des goulottes du pilon ! C'était comme une éruption volcanique de farce à boudin blanc, même à la plus faible vitesse du kitchenaid ce qui, en plus, majorait l'entrée d'air dans le boyau.
J'avais déjà gâché tout un boyau (1 mètre) et une bonne moitié d'un second, éructé moult juronstous plus grossiers les uns que les autres, hurlé à plein gosier contre ce de poussoir quand j'ai enfin pris la meilleure des décisions : arrêter le massacre et me poser un instant pour réfléchir !
- "Bon sang, la dernière fois ça c'est super bien passé... tu n'as pas eu tous ces problèmes d'air dans le boyau... réfléchis, y'a forcément un truc qui ne colle pas..." (voui, je me parle beaucoup, ça m'aide !).
Et c'est là que j'ai compris que Pretty avait frappé : j'avais monté le hâchoir avec l'axe entouré en rouge alors que c'est celui entouré en bleu qui convient et rien qu'en voyant leur forme, vous comprendrez tout de suite d'où venait cet air inopportun dans le boyau et pourquoi la farce ne descendait pas... On est Pretty ou on ne l'est pas ; parfois c'est génial, à d'autres c'est calimiteux et pour le coup, c'était la 2ème option !
J'avait perdu une bonne heure avec tout ça et je me suis remise au travail avec ardeur... sauf que s'il n'y avait plus d'air dans le boyau , la farce descendait toujours très difficilement et remontait toujours autant le long du pilon lorsque j'appuyais dessus pour forcer la descente !
Et là, j'ai eu beau réfléchir intensément - Voui, ça m'arrive mais bon, sans certitude aucune de résultat - mais je n'ai pas réussi à comprendre ce qui se passait.
Les menaces à l'encontre d'Alfred le Kitchenaid n'ayant eu aucun effet, j'ai donc continué, tout en râlant et ça a été épique. J'ai mis un temps fou à confectionner les boudins ; forcément 7 kilos de mêlée, ça se fait pas en 5 minutes ! Et je me sentais pas le courage d'arrêter pour déjeuner et reprendre après. C'est donc à un horaire très très espagnol que nous avons dégusté, of course, des boudins blancs fraîchement cuits pour juger du goût.
Je vous fais grâce de l'état de la cuisine, sachez seulement que j'avais de la farce de boudins blancs jusque dans les cheveux ! Ca donne une idée de l'ampleur du capharnaüm...
Par contre, je suis ravie de montrer le résultat : 53 boudins blancs, de tailles assez inégales il faut l'avouer mais une fois encore, délicieux. Petit bémol pour les chanterelles que l'on sent à peine mais il fallait bien essayer pour en juger.
C'est en faisant la vaisselle - conséquente comme vous pouvez le voir - que j'ai réalisé qu'il me manquait un morceau de l'accessoire à saucisse, petit certes mais essentiel, à savoir ce bidule blanc qui sert à bloquer la grille et que j'ai récupéré in extremis dans la poubelle ! "Pretty, sort de ce corps !"
Figurez-vous que je viens d'avoir une révélation ! Oui, là, à l'instant même !
En tapant les mots "qui sert à bloquer la grille", je me suis d'un seul coup interrogée sur la nécessité de la dite-grille : devait-elle rester en place sur l'axe blanc comme au moment du broyage des viandes ou devait-elle être retirée ???
Parce que si on y réfléchit bien - aah le récurrent et épineux problème de la réflexion pour Pretty et son neurone unique !- la viande est déjà broyée, quel intérêt y-a-t-il à laisser la grille en place et la fine qui plus est ???
Donc je viens d'aller visionner la vidéo insérée plus haut dans cet article, vidéo dont je n'ai regardé ce jour-là que la fin où on voit la saucisse se faire... Ah ah ah, la bonne blague Parce que si j'avais eu la présence d'esprit - neurone oh mon neurone, à quoi sers-tu ?? - de regarder la vidéo entière - elle dure 51 secondes, c'est pas la mer à boire ! - j'aurais vu qu'il ne faut mettre que ce petit truc blanc et pas de grille parce que FORCEMENT ça freine la sortie de la farce et ça gêne considérablement le remplissage du boyau...
La morale de tout ça c'est que, comme toute expérience malheureuse, ça me servira de leçon et que je ne risque pas de réitérer la même ânerie de sitôt (quoique... !).
Et puis j'ai quand même mes 53 boudins blancs !
Côté prix de revient, j'ai fait les comptes et le kg de boudin blanc me revient à 6,45 €, donc nettement moins cher qu'en charcuterie mais je n'ai comptabilisé que les ingrédients et vu le temps de réalisation que ça représente, le surcoût en charcuterie n'est pas volé, loin de là !
Pour les ceusses qui seraient intéressé(e)s, vous trouverez les boyaux dans vos supermarchés (Intermarché, Super U en vendent) au rayon viande ou charcuterie et selon l'enseigne soit dans de la saumure liquide, soit dans du sel.
Et voici le blog où j'ai trouvé la recette que j'utilise : La Table Lorraine d'Amélie sous l'index "Viandes", rubrique "Porc" vous trouverez la recette des boudins blancs et je vous encourage à parcourir ce blog qui est une mine d'excellentes recettes parfaitement expliquées ET illustrées.
D'ailleurs Amélie propose d'autres charcuteries maison, dont les saucisses à griller que je ne vais pas tarder à expérimenter... Je ne manquerai pas de vous en parler quand je me lancerai.
A bientôt,